DescriptionLe basculement du plateau de la Champagne Berrichonne sur la vallée du CherLes marges de la Champagne Berrichonne sont constituées d’un plateau calcaire légèrement festonné par le Cher et ses affluents : le relief s’assouplit doucement en suivant une pente légère avant de basculer plus brutalement sur les coteaux proprement dits, formant des croupes aplanies qui s’avancent en doigts de gant vers la vallée.
Les marges nord de la Champagne Berrichonne sont constituées de vallons et de plateaux accueillant céréaliculture et pâturages. Le sol formé d’argile à silex, de marnes et de sables, peut être fertile. Les paysages ouverts sont d’ailleurs en grande partie voués à la grande culture. Mais la présence sporadique d’un bocage aujourd’hui déliquescent atteste l’existence passée d’un maillage plus important. Si le terme de Champagne ou Champeigne désigne des terroirs agricoles au paysage ouvert, la coexistence de l'arbre, de la haie et des bosquets n’en est pas moins encore sensible dans ce secteur. Au sud de Maray se rencontrent des paysages de qualité, où de très beaux arbres isolés et des haies entretenues accompagnent des prairies : l’élevage y est encore présent jusqu’à Saint-Loup-sur-Cher. Ces paysages sont toutefois fragiles, ne tenant qu’à la présence de quelques exploitants éleveurs. Ailleurs, les cultures s’étendent jusqu’au lisières boisées avec une grande régularité, produisant des paysages proches des gâtines, parfois monotones.
Les vallons sont souvent accompagnés de chapelets d’étangs artificiels, drainant les sols lourds d’argiles à silex et de marnes, à la manière des étangs de Sologne : une digue barre les ruisseaux qui s’élargissent pour former des petits triangles d’eau se succédant, souvent discrets en s’environnant de boisements. Quelques mares ponctuent également le plateau cultivé.
Des fermes isolées massivesAu cœur de ce territoire agricole, les fermes s’isolent dans les champs, desservies par d’élégantes routes-paysages. Elles sont souvent composées de plusieurs bâtiments dissociés les uns des autres, organisés autour d’une cour carrée ouverte. S’y ajoutent des hangars et abris de tôles répondant aux besoins d’extensions des exploitations contemporaines. Les murs sont souvent composés de silex, adjoints de briques ou de moellons de calcaire puisés dans le sous-sol dont l’extraction laisse souvent place à une mare agricole ; ils sont ensuite recouverts d’un enduit coloré aux tonalités ocre chaudes qui rappellent les tuiles plates des toitures. Autour de l’exploitation se trouvent souvent les pâtures ombragées et un point d’eau remarquable à la végétation qui le borde.
Des routes qui valorisent les paysagesA travers l’ensemble de ce petit territoire, un réseau de routes et de chemins permet d’apprécier les paysages agricoles. La RD 51 qui longe le sommet de coteau du Cher offre un point de vue toujours remarquable sur la vallée et les petits villages installés sur son rebord : le coteau opposé, coiffé de la forêt de Sologne, est largement visible et s’étire comme un océan végétal à l’horizon. De même la RD 922, qui traverse le bois des Tailles de Ruines en direction de Saint-Julien-sur-Cher, offre des points de vues alternativement orientés vers les bois ou vers les cultures. D’autres routes, plus modestes, sillonnent le plateau en soulignant les subtilités du relief tout en révélant les étangs secrets et les belles fermes isolées. ![]() |
Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes
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