DescriptionUn plateau qui prolonge la Sologne en direction de la TouraineLe plateau de Pontlevoy est constitué d’une mosaïque de sols : le calcaire de Beauce en profondeur est recouvert de sables éoliens et de faluns, mais aussi partiellement nappé d’argiles à silex. Ces sols, s’ils sont moins variés que ceux de la Sologne viticole, prolongent et confirment les changements radicaux de paysages entre l’est et l’ouest du territoire départemental: les vignes s’étiolent pour faire place à la grande culture et les forêts, bien délimitées, constituent désormais des massifs boisés isolés les uns des autres sans que le relais soit pris par des boqueteaux épars. Bien que bornées au loin par les lisières, les vues dégagées très ouvertes, donnent une lecture très globale des paysages du plateau.
Seule l’extrémité tournée vers la Touraine, à Vallières-les-Grandes, se nuance légèrement, organisée autour de la petite vallée de la Masse, qui fait onduler la surface du plateau et apporte une complexité au relief et à l’occupation des sols.
Deux vastes clairières agricoles cernées de grandes forêtsLe plateau est organisé en deux clairières qui partagent des caractéristiques communes mais présentent également des oppositions qui font la richesse du plateau :
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- la plus vaste, dessinant un grand espace ouvert autour de Pontlevoy, est bornée par les Bois de Saint-Lomer et de Sudais et les forêts de Choussy et de Montrichard. La qualité agronomique moyenne des sols a longtemps destiné ces terres à une combinaison de culture, de vergers et de prairies, mais ce sont aujourd'hui les grandes cultures qui dominent, montrant à peine quelques traces de haies anciennes presque entièrement disparues. Le parcellaire est bien moins morcelé qu'en Sologne viticole et correspond à des tailles importantes, proches de celles de Gâtine Tourangelle ou de Beauce.
- la seconde s'inscrit autour de Vallières-les-Grandes et forme également une ouverture cernée par les confins de la forêt d'Amboise, à l'ouest, la forêt de Montrichard au sud et les Bois de Chassepaille et de Sudais au nord/ nord-est. L'occupation du sol, conditionnée par un relief plus accidenté que près de Pontlevoy, est également plus variée : des vergers cernent le village, tandis que des prairies occupent le fond de vallée de la Masse. Un bocage ponctuel, associé à des petits bois dispersés, donne une profondeur aux paysages qui s'ouvrent et se referment alternativement. Une simplification des paysages s'opère tout de même de façon sensible en lisière des forêts les plus à l'est, sous l'influence de Pontlevoy.
Pontlevoy correspond au centre névralgique du plateau, centralisant les équipements, les services et l'essentiel de l'industrie liée à la production agricole. C'est également le cœur historique du plateau : l'urbanisme et l'architecture y sont d'une grande qualité ; le centre s'organise en ruelles courbes, autour de beaux monuments tels l'ancienne abbaye, fondée en 1034 et reprise au fil des siècles, du XIVe au XVIIIe siècle. Les faubourgs forment une enceinte moins dense, ajourée de coquets jardins qui glissent jusqu'aux berges du ruisseau des Anguilleuses. Des murs de pierre accompagnent l'espace de la rue avec élégance, délimitant avec soin les différents espaces de vie du bourg. En périphérie de Pontlevoy, à l'inverse, la transition avec l'espace agricole est mal définie malgré le traitement qualitatif des entrées de ville, ce qui donne à la ville, visible de loin depuis les environs, une image plus dure, en contradiction avec la qualité de son intérieur.
A une moindre échelle, Vallières-les-Grandes constitue un second centre du plateau. Autour de ces deux bourgs principaux, quelques noyaux bâtis s'organisent en hameaux, tels la Hutterie ou la Billetterie, issus de regroupements d'exploitations agricoles. Seul Thenay constitue un village à part entière, placé tel un satellite à l'est de Pontlevoy : en surplomb du ruisseau de Beugnon, le village s'installe à cheval sur le cours d'eau et demeure densément construit. Quelques extensions bâties filent cependant le long des routes en rupture avec le parcellaire du centre, organisées en lanières dans la pente. En direction de Pontlevoy, notamment, une rupture d'urbanisation précieuse pour chacun des villages, le long de la RD 30, est fragilisée par un manque de fermeté des limites urbaines. ![]() |
Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes
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