DescriptionUne vallée régulière de belle ampleurLe Loir en amont de Vendôme dessine un généreux couloir, plutôt
régulier, qui ne s'élargit vraiment qu'à l'approche de Vendôme. Les
coteaux, souvent trop raides pour être cultivés, bordent la vallée d'un
net liseré sombre et boisé. Lorsqu'ils sont plus arrondis, comme à
Morée, ils sont cultivés jusqu'à leur sommet et rejoignent
progressivement les plateaux de Beauce. Ces reliefs doux et élégants
sont fragiles et sensibles à toute implantation nouvelle de bâtiments.
Le fond, aplani, est majoritairement dévolu aux cultures. Au sein de
ce couloir, le Loir divague et serpente jusqu'à Morée, passant d'un
coteau à l'autre. A l'aval, entre Fréteval et Vendôme, il ouvre des
plaines agricoles larges d'un à deux kilomètres, à Lignières,
Saint-Firmin-des-Prés ou Areines. Il coule en un bras régulier qui se
scinde de temps à autre pour laisser place à quelques petites îles
verdoyantes, comme à Pezou, Saint-Firmin-des-Prés ou Meslay.
L'ensemble compose des paysages doux et apaisés, empreints de
sérénité. Pourtant le Loir entre parfois en crue, répandant à
l'occasion ses limons fertiles sur la plaine. Les berges sont
d'ailleurs riches d'une végétation assez dense d'aulnes, de saules et
de frênes.
L'agriculture marque largement le paysage de son empreinte, s'installant sur les fonds plats qui accompagnent le Loir où elle bénéficie de ses limons fertiles ; c'est particulièrement vrai sur la plaine de Lignières, formée par un ancien méandre du Loir. Les coteaux sont alternativement cultivés ou boisé selon la raideur de la pente. La maille serrée du bocage ancien qui occupait le fond de vallée s'est aujourd'hui largement relâchée ; elle subsiste encore par endroits, créant alors des scènes intimistes et soignées. A Saint-Jean-Froidmentel, par exemple, la densité de la trame végétale accompagne bien le cours du Loir qui traverse des systèmes de haies successives, révélant un parcellaire assez fin, ponctué d'arbres isolés. Ailleurs, notamment à Saint-Hilaire-la-Gravelle, les fonds humides sont parfois entièrement plantés de peupleraies, simplifiant les paysages et les milieux lorsqu'elles couvrent sans discontinuité de grandes surfaces. Entre Fréteval et Saint-Ouen, c'est la grande culture qui prend le dessus, à la faveur d'un élargissement de la plaine : le plateau Beauceron semble avoir « glissé » dans le fond de vallée, du fait de la disparition des haies, des arbres et des prairies. Au Breuil (Saint-Jean-Froidmentel), à la Varenne (Morée), à Fréteval, à Saint-Firmin-des-Prés ou à Meslay, des bassins et étangs jouxtent le Loir. Ils sont issus des carrières de sables et cailloutis aujourd'hui inondées, occupant parfois tout le fond plat de la vallée. Cependant, ils restent visuellement peu présents, bordés d'une dense végétation qui les dissimule au regard.
Bien que généralement paisible, le Loir entre parfois en crue, contraignant les villages se développés selon deux typologies bâties : - légèrement exhausés par un bombement de la plaine, les villages s'installent au bord du Loir, comme à Fréteval, Saint-Firmin-des-Prés ou Saint-Jean-Froidmentel Les terres fraîches qui s'ouvrent en contrebas apparaissent souvent valorisées par des jardins en pied de village. Depuis la rive opposée, ils offrent un premier plan qui valorise les sites urbains et constituent l'une des richesses paysagères des sites bâtis. - en retrait par rapport à la rivière, les constructions s'accrochent au coteau ou en piémont pour se préserver des crues. C'est le cas de Morée en particulier, bien visible depuis le coteau de la rive gauche, mais aussi de Rougemont ou de Lisle. Une architecture sous influencesLa craie de la vallée, trop tendre ou trop chargée en silex, ne fournit pas un matériau propice à la construction. Aussi, l’habitat traditionnel prend des accents percherons. On y retrouve les pans de bois, la bauge, le grison, mais surtout le silex, grossièrement équarri en moellons, dits « têtes de chat », et monté en assises régulières. Sur la rive gauche, l’influence de la Beauce est également sensible. A Morée, le village aux toits mélangés de tuiles et d’ardoises est largement construit en calcaire de Beauce. L’architecture s’affirme, à travers ses diverses sources, comme creuset de convergence des matériaux et forge par ces associations bigarrées une part de son identité. Une urbanisation récente gourmande en espace
Le paysage de la vallée apparaît largement sensible aux extensions bâties qui s'opèrent de façon plutôt hétérogène selon les situations : construction en pied de coteau à Saint-Hilaire-la-Gravelle, urbanisation au fil de la route à Pezou, lotissements en limite de village sans transition végétale avec l'espace agricole à Meslay… L'accumulation de ces diverses formes d'extension fragilisent les paysages de la vallée, comme c'est le cas pour Morée, qui depuis les coteaux de la rive gauche, présente un front bâti dilaté et peu soigné.
La vallée amont du Loir est à la fois parcourue par la ligne de chemin de fer Paris/Le Mans via Vendôme, par des petites routes discrètes et par la RN 10 à fort trafic. En rive gauche, plusieurs « routes paysage » offrent une perception valorisante de la plaine alluviale, passant tantôt sur les coteaux, tantôt en piémont. De Fréteval à Vendôme, la vallée est fortement marquée par la RN 10, d'autant qu'elle a été récemment redessinée et élargie. Elle s'accompagne de carrefours, de talus et merlons au caractère excessivement routier. ![]() |
Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes
Ne pas reproduire sans autorisation