DescriptionLa Sologne viticole, moins boisée que la Grande Sologne, offre la
possibilité d'apprécier les douces rondeurs du relief. La présence
affirmée d'une agriculture qui prend le relais des boisements de Grande
Sologne dégage des points de vue et des horizons ouverts. Les paysages
de bois et de cultures s'enchaînent en s'imbriquant les uns aux autres.
Le regard glisse graduellement entre bouquets d'arbres et vastes
clairières cultivées. Le plateau s'étire au loin en mouvements subtils,
présentant peu de déclivité et ne dessinant que des vallonnements peu
encaissés. Un jeu de plans successifs met en valeur les différentes
cultures qui se font écho de croupes en croupes et donne un agréable
sentiment de profondeur et de continuité visuelle. Les vallées, bien qu'encore très modérément encaissées, se font plus sensibles. Des transitions douces avec les unités voisinesLes transitions entre la Sologne viticole et les unités de paysages
voisines sont douces et se font progressivement, sans heurts. Si le
caractère Solognot domine par la forte présence des bois, les
ambiances, nuancées, s'échelonnent graduellement selon que l'on
s'approche à l'est de la Grande Sologne ou à l'ouest du plateau de
Pontlevoy. Au nord, la terrasse de la Loire, associée à la vallée, est
amorcée par des lisières boisées et des vignes rendant à nouveau la
limite entre les deux unités relativement floue. Seule la vallée du
Cher au sud marque une rupture plus nette par les massifs boisées qui
s'interposent entre les dernières cultures maraîchères de Sologne et
les vignobles des coteaux du Cher : forêt de Gros Bois, bois de la
Pinellerie, forêt de Choussy, …
La Sologne, dans sa globalité, est constituée d’une mosaïque de sols, mélanges variables de sables, de limons et d’argiles issus de la dégradation des roches arrachées au Massif Central durant l’ère tertiaire. Ces sols, très humides en Grande Sologne, ont largement tendance à être asséchants en Sologne viticole. Ceci est en partie lié à la forte présence de sables drainants, mais aussi à la présence sous-jacente de calcaires. Ces conditions, bien que moins favorables à l’exploitation agricole que sur le plateau limoneux de Beauce, conviennent cependant très bien à des cultures spécialisées, la plus répandue étant la vigne, qui court parfois à perte de vue, dans les secteurs de Oisly ou de Couddes, par exemple.
Cette agriculture est propre à la Sologne viticole, qui offre ainsi, à l'image de ses sols, une mosaïque de cultures, et de paysages associés. Céréales, oléagineux côtoient vignes et plantations d'asperges, de poireaux, de courgettes ou de cornichons, vergers, prairies de pâturage ou de fauche ainsi que quelques bosquets d'arbres, contribuant à préserver une grande diversité sur ce territoire et lui conférant son aspect « jardiné ». A elles seules, les cultures légumières du Loir-et-Cher, en grande partie produite en Sologne viticole, représentent 13% de la valeur de la production agricole totale du département. Le paysage particulier de la Sologne viticole est intimement lié à cette spécificité du territoire. Un habitat groupé en petits bourgs, aux carrefours des axes de communication
La Sologne viticole est peuplée de nombreux villages avoisinant les 1000 habitants. Leur répartition relativement homogène sur l'ensemble du territoire crée globalement un paysage habité, où la présence de l'homme est partout sensible. Des fermes isolées ponctuent l'espace qui sépare les villages, contribuant à ce sentiment de paysage humanisé. L’urbanisme et l’architecture contribuent largement à la qualité des paysages de la Sologne viticole. Les villages sont dans l’ensemble bien groupés et se postent généralement près des cours d’eau, mis en valeur. De nombreux jardins potagers se disséminent à l’intérieur et autour des villages et des bourgs, contribuant à leur agrément.
De façon générale, le bâti ancien apparaît préservé et valorisé. Les châteaux, tels ceux de Fougère ou de Chémery, ont été généralement restaurés et leurs abords ont souvent été aménagés avec soin. De nombreux centres de villages présentent une grande qualité urbaine liée à la fois à l’unité qui régit les volumes simples du bâti, aux détails qui enrichissent l’architecture (chaînages, linteaux, corniches…) et au traitement sobre et soigné des espaces publics.
L'architecture est teintée d'influences voisines : les constructions expriment la variété des sols et l'influence de la Grande Sologne et du Plateau de Pontlevoy. La brique, toujours présente, s'associe au calcaire et à la craie. Des plaquettes de grès, appelés « millards », issues des faluns, sont employées comme moellons dans de nombreuses maisons de Contres et des communes environnantes : Soings-en-Sologne, Ouchamps, Oisly, Sassay, Feings, … Une pression de l’urbanisation Blésoise qui se lit dans le paysage
Aujourd'hui, les constructions sortent de l'enveloppe initiale de l'urbanisation et créent des limites urbaines au caractère agro-industriel brutal, visibles de loin à travers le plateau. Contres, placée au cœur de la Sologne viticole, présente une silhouette urbaine peu avenante, marquée par les silos, les entrepôts et les zones d'activités. Les extensions bâties liées au logement apparaissent peu valorisantes de manière générale, et sont particulièrement marquées au nord, où l'attraction de Blois se fait davantage sentir. Les villages, souvent petits et groupés, se sont développés de manière importante, créant des continuums bâtis aux allures de banlieue le long des routes. Les terres agricoles n'ont pas résisté à la pression foncière qui a fait croître le prix de vente des parcelles urbanisables. Les matériaux utilisés et les plantations qui les accompagnent sont standardisés et confèrent peu de qualité aux nouveaux quartiers. ![]() |
Agence Folléa-Gautier, paysagistes-urbanistes
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